Phase I – École Jean-Baptiste Meilleur, Montréal (10 mars 2015)
Crédit photographique: Julie Laurin et Jonathan Roy
Phase II – Articule, Montréal (11 juin 2015)
Crédit photographique: Stéphanie Beaulieu
Vidéo de la performance chez Articule par Jonathan Roy (extrait): https://vimeo.com/134837358
Julie Laurin, artiste interdisciplinaire, m’a invitée à participer à son projet de résidence de création en milieu scolaire intitulé Habiter l’école et ses habitants en collaboration avec Articule, centre d’artistes situé à Montréal. Elle avait choisi l’École Jean-Baptiste Meilleur pour son projet de résidence de création. Je devais réaliser une performance à l’école et la refaire quelques mois plus tard chez Articule.
À l’école
Mon objectif pour cette performance était d’habiter l’école par ce que je suis. Révéler l’intime par le choix de mes objets, entre autres, liés à mon histoire personnelle en favorisant la couleur rouge.
Il m’était important de «trouver ma place» pour réaliser la performance. Un lieu favorisant le dévoilement ; un lieu où je me sentirais à l’aise. La toilette des filles était appropriée pour ce qu’elle représente: lieu de préservation de l’intimité, lieu de confidences.
Une fois la performance réalisée, il était clair pour moi que je m’étais préservée et m’en étais tenue aux limites de la compréhension et de l’acceptable par le jeune public pendant la performance. Une certaine autocensure s’était opérée tant pendant le processus que pendant la performance.
Chez Articule
Refaire la performance dans un centre d’artistes. La refaire mais aller plus loin dans le dévoilement, dans la vulnérabilité dans un lieu ouvert qui n’a rien à voir avec le fait d’habiter l’école.
Pour le lieu, l’image de la toilette des filles était projetée sur le mur et un miroir était déposé devant cette image. Ce fut un choix judicieux puisqu’il recréait le lieu habité à l’école. Cet effet fut juste et efficace car il m’a permis d’être entière dans le fait «d’habiter l’école et être habitée par l’école».
La performance s’est déroulée en un crescendo des qualités inhérentes à l’état performatif, dévoilant ainsi une très grande vulnérabilité que le public a su percevoir. J’ai révélé davantage.
L’immuabilité du rouge
Relier des objets avec un fil, écrire dans un cahier, verser des gouttes de colorant dans une bouteille d’eau, lire des extraits d’un livre, écrire sur le miroir. Tout ceci en rouge.