Par la pratique du dessin, mon intention est de me laisser porter par la première forme ou le premier trait qui apparaît sur le papier et ensuite développer. Parfois, y ajouter des points de couture, des éléments collés ou même des trous. Effacer, sabler, gratter. La peur n’existe pas. Plusieurs séries d’autoportraits ont été réalisées dont Le non-visible – Autoportrait aux rayons X, Identité et Ma tête en forme de mangue. Il s’agit d’un processus exploratoire qui consiste à laisser surgir ce qu’il y à surgir pour découvrir. Et ce processus se poursuit jusqu’à l’apprivoisement de l’image reçue.

Il y a également un rituel quotidien de plusieurs projets de création de petit format dont la technique et la matière varient selon le projet. Par exemple, Oeuvre pour le plaisir, un diptyque constitué d’une partie pliage de papier avec trous et points de couture et une partie dessin; Les cocons (titre temporaire), une multitude de formes fabriquées à partir de mousse de sécheuse non altérée; Oeuvre en deux temps, un dessin à l’encre avec un ajout au graphite; Ponctuer le temps, un point de couture sur un morceau de tissu. Ce rituel tout simplement pour sonder l’atelier intérieur.

Enfin, j’utilise diverses fibres et matières pour différents projets. Par exemple, O.U.T. où je transforme des bas orphelins, usés et troués que l’on m’a donnés; Prendre soin où le coton fromage et la bourre synthétique deviennent une forme organique ressemblant à un cocon; Déplacements répétés en territoire obligé constitué de pas tricotés d’une dimension équivalente à celle de mon pied.

Ma pratique est constituée d’oeuvres de petit format qui, par l’addition, s’accumulent et deviennent partie de projets d’envergure.